Dans le cadre de l’Analyse Rapide Genre(ARG) réalisée par Care et ONU Femme en 2020, plusieurs aspects de la vie sociale en Haïti ont été touchés notamment la question de la protection des filles et des femmes face aux violences durant la pandémie de la Covid-19.
Au cours de l’enquête-ménage de l’ARG, plusieurs femmes et filles ont été interviewées. Elle révèle que les trois premiers soucis des femmes et des filles en Haïti sont : l’absence d’espaces sécuritaires dans leur communauté, l’incapacité d’avoir accès aux services et ressources et le risque d’être attaqué en dehors de leur communauté. Pour les femmes, le quatrième souci est la sécurité de leur logement tandis que pour les filles, c’est le manque d’intimité à la maison.
Par ailleurs, plusieurs témoignages recueillis lors de cette enquête-ménage auprès notamment des organisations de femmes offrant les services de prise en charge aux femmes et filles violentées, indiquent une augmentation des cas de violence à l’égard de ces dernières durant la période de la pandémie. Les cas de violences conjugales et de viols sont les plus fréquents selon les organisations. Cependant, dans la majorité des cas, seulement 5,7 % des victimes connaissent l’existence des structures d’accompagnement des femmes victimes de violences. Alors que « plus d’un tiers (35.8%) d’entre elles ne savent pas vers qui se tourner. Environ 40% révèlent qu’elles se tourneraient vers la police, 16.6% vers des leaders communautaires et 10.1% vers des membres de la famille ».
L’enquête révèle que plus de la moitié des personnes victimes (52.4%) et des familles (53.1%) n’utilisent aucune stratégie pour réduire ou adresser les différents risques de protection auxquels elles font face.
Il est à souligner qu’en Haïti, les violences et abus sexuels représentent le cinquième souci pour les femmes (11.5 %) et le sixième pour les filles (10.1 %).
Crédit Photo: Google