Position sur le vide occasionné par l’annonce de la démission du Premier Ministre Ariel Henri et les consultations en cours
L’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne salue le courage et la détermination du peuple haïtien qui, en dépit de multiples difficultés, ne ménage guère son effort pour l’avènement d’une Haïti meilleure. Ce peuple ayant marqué l’histoire des temps modernes à l’encre indélébile connaît aujourd’hui la plus profonde et la plus douloureuse crise de ces dernières décennies. L’immense majorité de la population souffre, la jeunesse, constituant plus de 65% de la population, voit son présent et son avenir hypothéqués.
Ce, du fait qu’aucun des droits fondamentaux ne tient aujourd’hui en Haïti. Les droits à la vie, à la sécurité, à la propriété, à la santé, au logement, à l’éducation, à l’alimentation, à l’emploi, au loisir, entre autres sont quasi inexistants. Les jeunes en pâtissent. Ajouté à ces privations, l’exclusion de cette catégorie sociale dans les dynamiques politiques devant conduire à la direction de ce pays. Car, à chaque consultation politique, une tendance à la négation de ce secteur, à travers ses structures organisées, est partagée par les acteurs traditionnels. Mais aussi, depuis huit (8) ans, aucune élection n’a permis une expression démocratique de la volonté de ce pan important de la société.
Dans ce contexte, l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne accueille favorablement toute démarche haïtienne, en collaboration avec les partenaires internationaux, visant à une résolution durable de cette crise. L’État à travers ses attributions régaliennes et providentielles doit être rétabli pour garantir l’ordre et assurer la justice sociale. Est-ce pourquoi, l’institution croit que l’annonce de la démission du Premier Ministre Ariel Henri est opportune, car durant ces deux (2) ans de gouvernance, il n’a pas pu rétablir les institutions républicaines conformément aux accords paraphés. Qui pis est, certaines décisions et omissions ont contribué à acerber la crise, à affaiblir l’État et à déchirer le tissu social.
Comme c’est devenu récurrent durant ces dernières années, Haïti connait une crise où les provisions constitutionnelles font défaut. Face à une telle évidence, seul un consensus inclusif, largement partagé entre les principaux acteurs sociopolitiques et économiques peut paver la route vers une gouvernance stable et apaisée.
Constatant que depuis deux (2) ans, les principaux protagonistes se positionnent en faveur d’un pouvoir Exécutif bicéphale, constitué d’un collège aux attributions présidentielles et d’un.e Premier. ère Ministre, l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne croit opportun et urgent d’aboutir aux pourparlers en vue de combler ce vide à la direction de l’État. Par conséquent, l’institution salue le rôle de facilitateur que joue le CARICOM et prend acte des différentes propositions venant des acteurs haïtiens. D’autant que ces dernières ont soutenu l’orientation vers un Collège Présidentiel.
L’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne croit qu’il n’existe à cette crise multidimensionnelle aucune solution parfaite, encore moins de propositions faisant unanimité. À cet effet, l’OJH invite chaque acteur à s’affranchir de la polarisation politique afin de prouver qu’une gouvernance éclairée et partagée peut-être, tout au moins, l’apanage d’une minorité de leaders politiques haïtiens.
L’heure est grave !
Elle n’est plus au concours de propositions de sortie de crise !
La jeunesse n’en peut plus !
Dans l’espoir que les passions et le clanisme n’obstrueront pas le processus de rétablissement des institutions républicaines devant ramener l’ordre, la sécurité et le bien-être à la population, l’Observatoire invite les différentes composantes de la société, dont la jeunesse haïtienne, à soutenir toute démarche pouvant redonner à Haïti sa grandeur d’antan.