Lauréate du premier prix du concours sur la santé sexuelle et reproductive réalisé en 2020, Mathania Charles plaide pour l’accès à l’information en matière de santé sexuelle en Haïti.
Dans le cadre de la première édition du concours sur la santé sexuelle et reproductive organisée par l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne, grâce au support du Fonds des Nations Unies pour la Population, trois jeunes ont été récompensés parmi lesquels Mathania Charles, une jeune féministe.
« En tant qu’ambassadrice de la santé sexuelle et reproductive, mon plus grand souhait c’est de voir le cursus scolaire proposé par le Ministère de l’éducation nationale, disposé d’un cours complet sur la santé sexuelle et reproductive », martèle l’étudiante en science sociale à l’Ecole Normale Supérieure dans une entrevue accordée à la rédaction.
Depuis ses quinze ans, Mathania s’engage dans la lutte pour l’accès à l’information sur la santé sexuelle en Haïti. Elle a pris part à plusieurs activités notamment des conférences et des formations portant sur la question.
En tant que jeune féministe et activiste, elle plaide pour une meilleure vulgarisation de la santé sexuelle et reproductive dans les établissements scolaires du pays, mais également dans les villes de province où le taux de grossesse précoce est plus élevé. Comme c’est le cas pour les départements de la Grande Anse et du Centre où chacun enregistre un taux de 14 %.
Par ailleurs, elle plaide également pour une décentralisation des activités pour les jeunes tant dans la capitale que dans les villes de province pour un meilleur accès à l’information sur les sujets liés aux jeunes notamment la santé sexuelle. Car croit-elle que le manque d’information constitue l’une des premières causes de la grossesse précoce en Haiti. Ce qui contraint, 10 % des jeunes de 15 à 19 ans qui tombent enceintes, à abandonner leur objectif de vie. Cette situation, souligne l’activiste en santé sexuelle, ne vient qu’aggraver le développement économique du pays.
Mademoiselle Charles a déjà collaboré avec plusieurs organisations travaillant sur les questions liées aux femmes en Haïti notamment la Fondation Toya où elle a travaillé pendant deux ans. En 2019, elle a également travaillé au sein de l’Organisation haïtienne de marketing social pour la santé.