Mathania Charles remporte la 1ère édition du Prix “Jeune, je m’engage pour la santé sexuelle” de l’Observatoire de la Jeunesse.
Agée de 22 ans, Mathania Charles, étudiante en Sciences sociales à l’École Normale Supérieure, et jeune activiste pour les droits en santé de la reproduction, vient de remporter la première édition du concours “jeune je m’engage pour la santé sexuelle et reproductive” de l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne, supporté par le Fonds des Nations unies pour la Population.
Lancé à la fin du mois de juillet, ce concours qui a duré environ deux mois, a permis à des dizaines de jeunes de partager leur expérience dans le domaine de la santé sexuelle. Pour la dernière phase, dix finalistes ont été retenus. Selon le Secrétaire Général de l’organisation. M. Stanley Augustin, les choix ont été effectués en fonction des photos d’activités, des vidéos d’actions et de témoignages, de l’évaluation des formulaires d’inscription et de l’analyse des comptes Facebook des participants.
Ainsi, lors de la finale, qui s’est tenue au bureau de l’Office de Protection du Citoyen (OPC), ces finalistes ont eu la possibilité de présenter brièvement leur réalisation dans le domaine. Ce qui a permis de les départager et de proclamer Mathania Charles championne de la première édition.
Badje Yolina Janvier, jeune infirmière très engagée à Profamil, a remporté la deuxième place tandis que Douvens Massé ayant une formation en psychologie et coordonateur de l’Alliance Internationale des Jeunes pour la Planification Familiale (IYAFP) a remporté le troisième prix.
Mathania, une jeune activiste pour la Santé sexuelle dans l’âme
Très jeune, à 15 ans en 2012, elle a représenté Haïti à la cinquième Conférence régionale des jeunes de l’Amérique Latine et de la Caraïbe, organisée par le Centre d’Information des Nations-Unies de Mexico. Membre de la plateforme Right Here Right Now Caribbean, elle a également pris part à la troisième session de la Conférence Régionale sur la Population et le Développement en Amérique Latine et dans la Caraïbe CRPD en 2018 à Lima et à la soixante-troisième conférence sur le statut de la Femme (CSW63) en 2019 à New York.
De 2017 à 2019, pour la Fondation TOYA, Mathania a contribué au renforcement des capacités de plusieurs jeunes femmes et filles, en leur fournissant des informations leur permettant d’accompagner leur perspectives d’avenir et des formations en santé de la reproduction. Ce qui lui a valu le prix de Mentor de l’année 2019. Durant cette même année, la jeune activiste a été recrutée par OHMass / PSI Haiti dans le cadre d’un projet où elle a contribué à la formation d’une centaine de jeunes de 12 a 19 ans en domesticité en hygiène, santé sexuelle et reproductive.
Pour la gagnante “la ré-appropriation des femmes de leur corps est un élément essentiel du processus d’autonomisation de celles-ci.” De fait, elle a été remarquée à travers différents mouvements pour le respect des droits de la femme durant ces trois dernières années, comme le sit-in des organisations féministes pour réclamer justice et réparation pour Nice Simon, mairesse de Tabarre, victime de violences conjugales.
Pour Mathania, qui est également rédactrice et fondatrice d’un magazine de l’organisation féministe Gran Jipon, “le droit à l’information lié à la santé sexuelle et reproductive doit être garanti et respecté en Haïti. La sexualité fait partie intégrante de la vie de chaque personne et pour les jeunes cet aspect de la vie ne doit pas être négligé.”
Le Représentant Adjoint de l’UNFPA, M. Judicael Elidje, présent à cet événement, a promis que son agence allait se mettre davantage à l’écoute de ses jeunes pour mieux planifier ses prochaines interventions dans le domaine. De son côté, le Protecteur du Citoyen Adjoint, M. Amoce Auguste, qui a accueilli la finale, a encouragé l’engagement de tous les jeunes pour le respect des droits à la santé sexuelle qui représente l’une des catégories des droits humains.
De l’avis de M. Stanley Augustin, Secrétaire général de l’Observatoire de la jeunesse, ce projet qui avait pour objectif d’encourager l’engagement des jeunes dans le domaine de la santé de la reproduction et d’inciter d’autres jeunes à suivre cette voie, est une réussite.