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La Jeunesse absente comme secteur au sein de l’Accord de Montana
Dans le but de contribuer à la résolution de la crise et de donner un souffle nouveau à l’exercice du pouvoir politique en Haïti plusieurs acteurs de la société, prônant une transition de rupture, se sont regroupés au sein d’une structure dénommée Commission pour une Solution Haïtienne à la Crise. Celle-ci a abouti, non sans difficulté, à la signature de l’Accord du 30 août 2021 communément appelé Accord de Montana, prévoyant un ensemble de structures d’opérationnalisation.
À cet événement de nombreux secteurs ont pris part pour défendre les intérêts de leur sphère d’activité ou de leur catégorie sociale, toutefois au terme de l’initiative, à la validation de la l’Accord certains secteurs ont bénéficié d’importants espaces tandis que d’autres ont totalement été oubliés. Et, c’est le cas de la jeunesse comme secteur ayant des structures représentatives travaillant dans le domaine du leadership politique depuis plusieurs années. Contrairement à certains secteurs créés à cet effet.
Dans un rapport titré sous-représentation et exclusion de la jeunesse dans les Accords de Montana et du PM Ariel Henry paru le 5 octobre 2021, l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne analyse la place accordée à la jeunesse comme secteur dans ces deux documents.
Selon les Responsables de cette institution « Il est regrettable de constater qu’un Accord se donnant pour objectif de garantir une nouvelle forme de gouvernance puisse laisser le volet jeunesse. Le document présente du moins cite explicitement comment d’autres catégories sociales – enfants, handicapés sic.., femmes, personnes vulnérables – seront visées par cet Accord afin de résoudre leur problème pourtant à aucun endroit cela a été le cas pour le concept de jeunesse. »
En outre, au niveau d’aucune des 3 principales structures prévues n’a été remarqué le secteur jeunesse. Catégorie qui, pour l’Observatoire, constitue un acteur important dans tout projet de rupture. À titre d’exemple le Conseil National de Transition constitué de 42 personnalités dont 22 en provenance de de la société civile (16 secteurs différents) et de 20 structures politiques reparti ainsi :
- Organisations paysannes > 2
- Organisations féministes> 2
- Organisations Défenses des Droits Humains > 2
- Organisations socioprofessionnelles > 1
- Secteur privé institutionnel> 1
- Université > 1
- Organisation secteur culturel > 1
- Église catholique > 1
- Eglise Protestante > 1
- Église Épiscopale > 1
- Communauté Vaudou > 1
- Organisations syndicales >2
- Organisations sociocommunautaires > 1
- Organisations populaires > 1
- PetroChallenger> 1
- Haïtiens vivant à l’Etranger > 3
Encore moins au niveau des autres structures comme le Bureau de Suivi et l’Organe de Contrôle prévus. Le Bureau de suivi, sans un secteur Jeunesse clairement mentionné composé ainsi :
- Représentant de la Commission
- Représentant d’Organisations de la société civile > 3
- Représentant d’Organisations politiques >3
- Représentant secteur populaire > 1
Tandis que l’Organe de Contrôle composé de 63 membres sera réparti ainsi :
- 42 du Conseil National de Transition
- 18 représentants des 9 autres départements, sauf Ouest
- 3 de la Diaspora
L’organisation avance « Sans vouloir polémiquer avec d’autres secteurs présents et retenus, l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne croit que la jeunesse à travers ses structures travaillant dans le domaine du leadership politique des jeunes est de loin plus représentative et mieux organisée avec des réalisation concrète, en leur actif pour faire partir de pareille structure, que certains secteurs créés pour l’occasion. »
Il critique aussi le fait que la jeunesse n’est pas appréciée à sa juste valeur car à l’article 5 de l’Annexe 2 du CNT il est dit « Au cas où un secteur n’arriverait pas, dans un délai de 72 heures après l’invitation du Bureau de suivi, à proposer son ou ses représentant.es dans le CNT un autre secteur peut être sollicité par le Bureau.
Dans tous les cas, la représentativité régionale devra être prise en compte. La parité ainsi que la participation des jeunes seront recherchée »
Pour OJH cet article pris dans son contexte n’encourage en rien une représentation effective des jeunes. Par conséquent, ce document faisant office d’Accord dans son ensemble selon l’organisation a d’un côté utilisé les points de vues de nombreux jeunes qui ont fait montre de leadership aux séances de débats mais d’un autre côté, malheureusement, n’a pas jugé bon de construire un espace pour leur conférer des responsabilités afin de défendre les préoccupations de cette catégorie sociale.