À l’initiative de l’Observatoire de la jeunesse haïtienne, une trentaine de leaders de bandes à pied et de raras de Léogane ont bénéficié d’une formation sur la masculinité positive et contre les violences à l’encontre des filles et des femmes, le samedi 5 décembre 2020, dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes (VFFF).
Cette formation réalisée grâce au support de l’ONUFemmes, selon le secrétaire général Stanley Augustin, vise à sensibiliser les garçons et les hommes qui sont les principaux auteurs des actes de violences à l’encontre des filles et des femmes, sur la nécessité de ne pas s’adonner à des pratiques s’apparentant aux VFFF.
Avec la participation des leaders de RAL (Regroupement des artistes de Léogane), d’ADBRAL (Association des dirigeants de bandes de raras de Léogane) et d’ISRY (Regroupement des sambas de Léogane) la formation s’est déroulée autour de la masculinité positive. Ce concept selon, Loudjina Joseph responsable de programme genre de l’OJH, qui intervenait à cette formation, désigne le fait que des hommes et des garçons adoptent un comportement dépourvu de violences de toutes sortes qu’elle soit physique, psychologique, verbale, économique entre autres à l’égard des filles et des femmes et, de contribuer à l’égalité des sexes dans leur communauté. Me. Elisabeth Breville, conseillère juridique de l’OJH,a quant à elle abordé la question des violences à l’encontre des filles et des femmes endéfinissant le concept, les différentes formes existantes et les sanctions prévues par la loi.
En période de carnaval, de raras et d’autres festivités dans la communauté léoganaise, ces artistes de bandes à pied et de raras sont les plus en vue. Ils influencent le quotidien de la communauté par leur chanson et leur musique qui constituent des hits pour toute l’année. De ce fait, selon Loudjina Joseph, ils peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre les VFFF à Léogane, qui fait partie de la deuxième catégorie des régions où le niveau de VFFF est le plus élevé, soit 35 % dans la région non métropolitaine de l’Ouest, d’après l’EMMUS VI (Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services).
Au terme de la journée, en dépit des points de désaccord entre les formatrices et certains participants comme les réserves sur le droit de refus d’entrer en relation sexuelle que dispose toute femme même avec leur partenaire ou mari, ils étaient toutefois unanimes à exprimer leur volonté de s’engager pour bannir les textes encourageant des violences à l’encontre des filles et les femmes dans leur production artistique.
Cliffton Sylvain