Au CEP du PM Ariel Henry, la jeunesse n’y est plus comme secteur
Paraphé le 11 septembre 2021 à la résidence officielle du Premier Ministre Ariel Henry, l’Accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire se veut selon ses instigateurs le document cristallisant un consensus véritable entre le gouvernement post Jovenel Moïse et l’Opposition politique.
S’il est vrai que des acteurs d’horizons divers et de tendances opposées s’accordent autour d’un ensemble de points, il est toutefois important de rappeler que plusieurs secteurs tant politiques que de la société civile doutent de l’efficacité d’un tel accord pour se colleter aux multiples problèmes auxquels confrontent Haïti.
Près de deux mois après sa publication officielle les changements promis tardent à voir le jour. D’autant que cet accord laisse de côté, un pan important de la population à savoir la jeunesse dans l’une des plus importantes institutions prévues qu’est le Conseil Electoral Provisoire. L’actuel Premier Ministre ne cesse de répéter que la réalisation des élections constitue sa principale mission, cependant l’une des catégories sociales pouvant garantir à la fois la légitimité des élus et un souffle nouveau n’est pas pris en compte concrètement dans ses dispositions.
Dans un rapport titré sous-représentation et exclusion de la jeunesse dans les Accords de Montana et du PM Ariel Henry paru le 5 octobre dernier, l’Observatoire de la Jeunesse Haïtienne analyse la place accordée à la jeunesse comme secteur dans ces deux documents.
Ainsi souligne-t-il que « L’arrêté du 18 septembre 2020, publié par l’Ancien Président Jovenel Moise, instituant les 9 membres du Conseil Électoral provisoire incluant un Représentant du Secteur de la Jeunesse, a créé un précédent. De ce fait, l’Exécutif de l’époque a reconnu par cet acte la jeunesse comme secteur de la société civile pourvu de mécanisme de représentation.Un an plus tard, l’Accord du Premier Ministre Ariel Henry supporté par d’autres structures politique ne prévoit pas de sièges au CEP pour le secteur de la jeunesse. Ce nouveau Conseil proposé à l’article 14 cet Accord renferme les secteurs suivants :
- Conférence Épiscopale d’Haïti
- Cultes Réformés
- Secteur Vaudou
- Association des Patrons de presse
- Organisations de droits humains
- Conférence des Recteurs d’Universités
- Organisations féminines
- Organisations paysannes
- Diaspora
En cas de désistement ou d’incapacité de l’un des secteurs susmentionnés, le Gouvernement pourvoit à sa défaillance. »
Selon l’OJH, qui est l’une des principales structures travaillant dans le domaine du leadership politique des jeunes en Haïti, cela constitue d’une part une régression par rapport aux avancées que conférait l’arrêté du 18 septembre 2020 par rapport à la jeunesse mais aussi, viole l’un des engagement pris par l’Etat haïtien à la Conférence Internationale sur la Population et le Développement à Nairobi. À cette dernière, où étaient présents des Représentants de l’Observatoire, l’Etat haïtien a soutenu au point un des Engagements « Rien pour les jeunes sans les jeunes. »
D’après l’Observatoire, cet acte démontre une régression dans le processus devant mener à la reconnaissance et l’acceptation de la jeunesse comme secteur de la vie nationale renfermant de structures travaillant dans le domaine du leadership politique.